Médecine alternative : vers une meilleure prise en charge par les mutuelles ?
Le 28/11/16 par Stephen BoucherEst-ce un effet de la méfiance grandissante à l’égard des soins classiques ? Le fait est que de plus en plus de Français se dirigent vers la médecine douce. Malheureusement, cet engouement n’est pas suivi par l’assurance maladie, qui peine encore à prendre en compte les médecines alternatives dans ses grilles de remboursement. À charge aux mutuelles de prendre le relais avec des contrats adaptés.
Les Français et la médecine alternative
Les médecines alternatives, dites « non conventionnelles », connaissent un essor important en France depuis une trentaine d’années. En 2013, le site des thérapeutes et des alternatives santé publiait une étude montrant que 4 personnes sur 10 ont recours à une médecine douce, parmi quelques 200 disciplines et 400 000 praticiens (voir l’infographie sur ce site).
La médecine alternative englobe en effet de nombreuses pratiques, les plus usitées étant l’ostéopathie, l’acupuncture, l’hypnose, l’homéopathie, les cures thermales, la sophrologie, la méditation, la mésothérapie, le tai-chi… Auxquelles viennent s’ajouter des techniques plus récentes comme la musicothérapie ou la chromothérapie. Si l’on considère la seule ostéopathie, on recense plus de 20 millions de consultations par an.
Pourtant, l’Académie nationale de médecine rechigne à intégrer officiellement ces pratiques. Ce qui a pour conséquence qu’elles sont peu ou pas remboursées par la Sécurité sociale, et que leur prise en charge n’est aujourd’hui possible qu’avec une mutuelle de qualité. Il est intéressant de voir dans cet esprit ce que propose la Maaf pour les remboursements de médecine douce.
À médecine douce, prise en charge très douce également
Il faut dire qu’entre la médecine douce et la Sécurité sociale, c’est une histoire d’amour compliquée, et depuis longtemps. Parmi la « nébuleuse » de disciplines (selon le mot utilisé par l’Académie de médecine), seules quatre sont reconnues comme pratiques thérapeutiques « complémentaires », et à ce titre partiellement prises en charge par l’assurance maladie : ostéopathie, acupuncture, mésothérapie, homéopathie.
La Sécurité sociale rembourse des séances de ces techniques à condition qu’elles soient pratiquées par des professionnels de la santé – en d’autres termes, des médecins qui auront suivi une formation dans l’un ou l’autre de ces domaines. Le remboursement se fait alors sur la base du tarif général, soit une base de 70 % du coût de la consultation.
Or, l’autre particularité de la médecine douce, c’est qu’elle coûte cher. Hors médecin conventionné secteur 1, le prix d’une consultation peut rapidement grimper entre 50 et 100 euros, notamment dans les grandes villes, sans même parler du coût des traitements. Si la médecine alternative fait du bien, elle peut donc aussi grever durablement votre budget santé… à moins d’avoir recourir à une bonne mutuelle.
Les mutuelles adoucissent vos maux budgétaires
Il s’avère que les organismes de complémentaire santé – plus en avance sur ces questions que ne l’est la Sécurité sociale – prennent de plus en plus, et de mieux en mieux en charge le remboursement des frais occasionnés par la médecine douce. Le taux et la qualité du remboursement dépend toutefois de la mutuelle et du type de contrat souscrit. Deux solutions existent :
- Choisir un forfait global qui prend en charge un certain nombre de pratiques de la médecine alternative, par exemple l’étiopathie ou l’acupuncture. Dans ce cadre, de nombreuses pratiques entrent en ligne de compte, y compris des séances de yoga : renseignez-vous !
- Opter pour une garantie principale mutuelle dédiée à la médecine douce, qui ne prend en charge que les remboursements de ces pratiques non conventionnelles.
Vous pouvez également sélectionner une mutuelle qui répond expressément à un besoin précis, par exemple qui complète les prises en charge de la Sécurité sociale pour la plupart des soins traditionnels, et qui vous rembourse en plus pour des séances d’ostéopathie. Ce type de remboursement se fait généralement sous forme de forfait : vous êtes défrayé pour un certain nombre de séances par trimestre ou par an.
Pourquoi la mutuelle se dirige-t-elle vers une meilleure prise en charge des pratiques de médecine douce, alors que la Sécurité sociale reste très en retrait sur ces questions ? Parce que les organismes de complémentaire santé ont compris une chose : les soins doux ou préventifs peuvent réduire drastiquement le besoin de soins traditionnels chez un malade, donc générer à terme des économies importantes. Les mutuelles ont pris conscience que les médecines alternatives sont également bonnes pour elles !
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