Thuya non grata ? Faut-il le bannir définitivement ?
Le 16/01/13 par Vincent.FLa haie de thuyas. Une référence dans les quartiers pavillonnaires mais aussi un peu partout, à la ville comme à la campagne.
L’air du temps qui a voulu que l’engouement se fasse en faveur de ce conifère originaire du Canada ou de Chine n’a pas été de si bon augure. Cet arbre très répandu sur le territoire serait en fait une plaie pour la faune et la flore locale…
Certes, le thuyas offre des qualités dont on peut comprendre l’intérêt : persistance du feuillage, isolation visuelle, sonore et coupe-vent. En effet, la physionomie épaisse de cet arbuste en a fait la star des jardins bien délimités, du cloisonnement individuel en résidence… Autres avantages : son coût peu élevé, sa disponibilité, sa résistance à la pollution.
Le thuya, un arbre stérile, l’anti-atout vert en ville
Ors, le thuya a également des effets pervers assez graves pour être indiqués : tout d’abord, il est relativement incompatible avec les écosystèmes locaux, voire stérile pour eux, n’offrant aucune nourriture ou abri à la faune locale (insectes compris). Son branchage est trop compact et ses feuilles trop acides, annihilant toute vie végétale à ses pieds… D’ailleurs, ingéré par certains animaux, il peut provoquer des troubles digestifs importants pouvant aller jusqu’à entraîner la mort de l’animal.
De plus, le thuya peut souffrir de parasites : un champignon, le phytophthora, et un coléoptère, le bupreste des cupressacées. La colonisation de l’arbre est visible à l’évolution de son feuillage qui va se mettre à roussir. Si ce sont les branches du bas qui sèchent, c’est l’oeuvre du champignon, qui reste en terre.
Que faire alors ? Privilégier des arbustes locaux
Remplacer la haie existante ou faire le choix d’arbustes originaires de la localité. C’est une question de bon sens, et le bon sens semble revenir discrètement en ce qui concerne la prise en compte de notre environnement immédiat. Privilégier des haies de troënes, de houx ou encore de buis, qui offriront une persistance équivalente, sans les effets pervers du thuya.
Ce qu’il y a de mieux, revenir à la haie bocagère, l’ancêtre de nos haies actuelles, disparue par besoin de place pour les cultures. Composée de plusieurs variétés de plantes locales, elle sera l’élément alliant esthétique (couleurs, tailles et variétés diverses), efficacité (isolation du vent, thermique et visuelle, peut d’entretien), et accueil de la faune locale.
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