Linky revient. Le gouvernement annonce la réunion de groupes de travail.
Linky, c’est le compteur « intelligent », ou encore « communiquant » développé et proposé par ERDF, censé permettre aux foyers et aux distributeurs de mieux contrôler la consommation d’énergie.
Bénéficiant d’une campagne de communication importante fin 2011, Linky avait été plutôt largement décrié par l’opinion publique, soupçonnant la technologie du boîtier de pouvoir être utilisée à des fins de surveillance domestique… sans apporter de véritable plus-value ou d’aide à la gestion de sa consommation électrique.
Plusieurs foyers avaient été équipés lors d’une phase de test en 2010. Les résultats furent plus que mitigés, collectivités locales, unions de consommateurs et utilisateurs se faisant les relais de la vindicte.
A l’époque, le ministre de l’écologie et ERDF avaient déjà feint l’indifférence, s’obstinant à présenter Linky comme une avancée technologique nécessaire dans un climat empreint d’obligation à l’effort pour la protection environnementale.
Aujourd’hui, après plus d’un an en suspens, l’appareil revient sur le devant de la scène avec l’annonce de la ministre de l’écologie Delphine Batho qui rejoint la ligne tenue à l’époque par Éric Besson : Linky est un produit « essentiel », qui doit être déployé sur 35 millions de foyers dans toute la France dès la fin 2014.
Voici la déclaration du ministère ce 16 novembre :
« Projet d’envergure nationale, Linky vise à équiper 35 millions de consommateurs de compteurs électriques de nouvelle génération qui permettront d’améliorer la qualité du service rendu, d’informer les usagers sur leur consommation et de moderniser la gestion des réseaux de distribution. Linky sera un outil essentiel d’efficacité, de sobriété et de compétitivité pour accompagner la transition énergétique. »
Coût et tentative de flicage : Linky souffre déjà d’une mauvaise réputation :
Le financement du projet appelle un apport colossal : 4,5 Milliards d’euros, concentrés sur 6 années (le temps estimé du déploiement de Linky). Une somme qu’ERDF prévoit de récupérer sur son investissement initial par les économies de fonctionnement. En effet, Linky, compteur communiquant, évitera à terme à ERDF d’envoyer des agents pour contrôler ou relever les données des foyers.
La première d’une longue série de réunions publiques prévues s’est tenue le 16 novembre. Furent réunis à cette occasion : « l’ADEME et le médiateur national de l’énergie, les associations de consommateurs, les fournisseurs d’électricité, gestionnaires de réseaux et les fédérations d’équipementiers et d’installateurs, des industriels, représentants des collectivités locales et la FNCCR (Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies)« , un groupement de collectivités locales.
Les acteurs de ces réunions présenteront leurs résultats dès le début 2013, à l’aube du grand débat national sur la transition énergétique.
Le projet doit permettre une meilleure gestion de la consommation énergétique, plus adaptée aux besoins de chaque ménage. Cependant, le caractère intrusif et la menace d’une répercussion du coût de ces équipement sur les ménages peuvent créer un frein à l’enthousiasme d’ERDF et du Ministère de l’écologie.
Linky est pilotable à distance par ERDF, au niveau des relevés des compteurs, changements de puissance ou remise en service. Il transmettra en direct l'évolution de la consommation de chaque foyer équipé.
A suivre de près lors du débat national sur la transition énergétique de 2013 :
Affaire à suivre donc, et le rendez-vous de 2013 avec le débat national sur la transition énergétique risque d’être passionnant. Linky, mais aussi le projet de l’Andra, d’enfouissement des déchets nucléaires dans la région de Bure dans la Meuse, devraient déchaîner les passions.
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En savoir plus :
- Linky : veille ou surveillance énergétique ?
- Les réseaux intelligents, 5ème pilier de la rénovation énergétique
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