Eau du robinet : inavouable(s) secret(s)?
Le 05/03/12 par Vincent.FComment être sur de la qualité de l’eau du robinet, qui peut varier d’un endroit à l’autre ? Il semblerait que la seule solution soit de constater par soi-même, en faisant la demande de consultation du document public qu’est le relevé sanitaire municipal auprès de sa mairie. Autrement, le consommateur prendra le risque parfois inconsidéré du prêt d’une confiance aveugle envers son distributeur d’eau potable.
En mai 2010 France 2 diffusa pour la première fois un documentaire réalisé par Sophie LeGall, au titre anxiogène : « Du poison dans l’eau du robinet ». Au menu : d’inquiétantes révélations sur la qualité de l’eau publique en France. Le programme fut rediffusé vendredi 2 mars dans la nuit. Il est visible pour quelques jours encore sur le site de France télévision : Pluzz.fr. La rediffusion de ce modèle du travail de journalisme d’investigation lance un nouveau pavé dans la mare, alors que l’onde provoquée il y a bientôt deux ans par le premier jet s’est depuis évanouie, contrée par un mouvement bien plus fort et constant, un système rouillé, à la morale bloquée dans un conflit entre finance et santé publique…
Au coeur de l’enquête : le traitement des eaux de consommation en France.
Le constat est accablant : le traitement des eaux par les sels d’aluminium pour les rendre plus transparentes et satisfaisantes aux yeux des clients favoriserait le développement de la maladie d’Alzheimer. En particulier les dépassements fréquents des normes pourtant établies par l’UE, à 100µg/l (microgramme par litre).
Egalement au programme, la pollution aux pesticides et aux nitrates est elle aussi dangereusement minimisée, et le radon, un élément radioactif, présent en quantité alarmantes dans le Limousin.
Tristes points communs : la santé des français, et notamment des femmes enceintes et des nourrissons, pourrait être gravement menacée. Celle des écosystème est tout bonnement bouleversée par endroits. Face à ces cas de santé publique, l’immobilisme ahurissant des autorités publiques et privées, accrochées à la préservation d’intérêts économiques et à la crainte d’un phénomène d’hystérie collective des consommateurs, fait figure, à la vision du reportage, de potentiel scandale sanitaire.
Sophie LeGall reprend la piste ouverte en 1998 par une équipe de chercheurs bordelais menée par JF Dartigues. Publiée par l’INSERM (l’institut de recherche du ministère de la santé), l’étude de ces chercheurs révélait que la présence d’aluminium dans l’eau du robinet, au delà de 100µg/l (la norme fixée par l’Union Européenne), multiplierait par deux les risques de développer un Alzheimer. Les conclusions du rapport sont alarmantes : il est préconisé de stopper le traitement des eaux de consommation au sels d’aluminium, et aux usagers ciblés géographiquement par l’enquête, d’arrêter de boire l’eau du robinet.
En réaction à ce qui semble être une bombe médiatique, le journaliste de France Soir Roger Lenglet publie un article intitulé « Eau du robinet : alerte à l’aluminium », à la Une du quotidien aujourd’hui disparut.
Sollicité par TF1, JF Dartigues relativisera au dernier moment les révélations fracassantes de ses recherches, inaugurant pour l’occasion un conditionnel presque apaisant à l’antenne. Il aurait été, aux dires de Guy Berthon, ancien directeur de recherches au CNRS, avisé par le ministre de la santé de l’époque, Bernard Kouchner, de démentir le résultat de ses propres travaux en niant tout lien de cause à effet entre aluminium et Alzheimer.
En 2003 pourtant, le ministère de la Santé demande un rapport à l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire). Le document conclut que 16 millions de personnes en France boivent une eau traitée aux sels d’aluminium, et dépassant les normes de 100 µg/l pour 4 millions d’entre eux. Cependant, aucune allusion du rapport incitant à modifier la norme pour la quantité d’aluminium dans l’eau…
La responsable présentée par l’AFSSA pour répondre à la question, simple, de la journaliste : « cette eau, dépassant parfois jusqu’à 6 fois la norme de l’UE, doit elle être consommée ou pas ? » arborera une mine fermée et un ton trop vite excédé, finissant par interrompre l’interview, se réfugiant pour sa défense derrière les « gestionnaires ».
Quelle alternative aux sels d’aluminium pour traiter l’eau ?
Ce procédé sert à nettoyer l’eau des particules en suspension qui peuvent la troubler. A Paris, ce système est banni depuis près de 30 ans. A la place, l’eau de la Seine est traitée au chlorure ferrique, inoffensif pour l’homme, qui coagule l’eau et élimine les particules de boue. Il n’est pas plus coûteux. Cependant, l’eau traitée peut être légèrement colorée.
Voilà pourquoi ce procédé n’est pas aujourd’hui généralisé. Il s’agit d’un double enjeu :
- esthétique/marketing, car les distributeurs pensent que les clients seront mécontents d’avoir une eau du robinet trouble, voire colorée;
- financier, car le remplacement des systèmes de traitement à l’aluminium a un coût que bon nombre ne sont pas prêts à financer de leur propre chef… C’est le cas du géant Véolia, contredit sur son terrain par Sophie le Gall.
Aujourd’hui, c’est le statu quo. D’après la narration du reportage, le ministère ne recense plus les municipalités concernées par les dépassements de taux d’aluminium.
Suite page 2 : pesticides, nitrates, radioactivité : des cas alarmants
merci, ça fonctionne
@verkindere :
Bonsoir !
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Voici le lien :
http://www.consommerdurable.com/2012/03/eau-du-robinet-inavouables-secrets/2/
Et pour poursuivre, l’article qui à suivi, sur la même thématique :
http://www.consommerdurable.com/2012/03/sinformer-de-la-qualite-de-son-eau-courante/
Bonne lecture !
je ne peux pas accéder à la page 2 de cet article "eau du robinet, inavouables secrets – merci de me donner un lien