L'éclairage public ajusté au rythme des astres

Le 16/02/12 par Vincent.F

De l’innovation géniale que présente la bouteille d’eau recyclée en lustre diffusant la lumière du soleil pour l’éclairage des habitats fermés à Manille (voir l’article : un litre et demi de lumière), à la simple considération de bon sens, telle que l’interdiction des éclairages nocturnes pour les enseignes entre 1h et 6h dès le mois de juillet en France, la gestion intelligente de l’éclairage urbain est aujourd’hui plus que jamais un sujet qui motive bon nombre d’initiatives publiques et privées.

Le temps n’a jamais autant été de l’argent

En France, la ville de Caen s’est illustrée dernièrement par une réutilisation d’un procédé ancien permettant de gérer efficacement l’éclairage public.

L’horloge astronomique est utilisée depuis le XVe siècle dans de nombreuses localités (Prague, Lyon, Berne, Chartres…). Il s’agit d’une construction permettant de lire les positions du soleil, de la lune, la date des éclipses, mais surtout, de bénéficier d’informations cycliques telles que la durée précise du jour ou de la nuit. Ce sont des constructions savantes et artistiques dont la conservation constitue une fierté, voire un classement en tant que monument historique pour certaines, comme le Gros-Horloge de Rouen, ou celle de Prague.

Aujourd’hui, dans le cadre de la mise en oeuvre de sa politique de développement durable, ce n’est pas d’une horloge astronomique dont se dote la ville de Caen, mais de pas moins de 225 instruments de mesure du temps.

Bien entendu, ces modèles dernier cri ne lieront plus vraiment l’utile à l’agréable. La vue de ces horloges ne constituera pas une plus value esthétique pour la ville. En outre, leur installation permettra d‘ajuster au mieux l’éclairage public. En effet, ces horloges modernes suivent les changements d’intensité du soleil afin d’adapter l’éclairage nécessaire à fournir par les lampadaires.

Le maire adjoint chargé de l’environnement dénonçait récemment, lors du pic de consommation énergétique du au grand froid ayant touché l’hexagone, que l’éclairage public plombait inutilement la facture de la ville. 18000 éclairages, dont 15000 lampadaires sur la voie publique. Pour les plus anciens, des candélabres contenant du mercure.

Augmentation du prix de l’énergie, objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre… il était temps de moderniser.

Effets attendus de l’installation des horloges astronomiques sur l’économie urbaine :

• Facture estimée pour l’éclairage de la ville de Caen : 700 000 € / an
• Investissement pour l’installation des horloges et des nouveaux lampadaires : 70 000€
• Estimation du retour sur investissement : un an et demi
• Objectif : 10% d’économies réalisés sur la facture globale.

Cet investissement ne vient pas seul. La municipalité a décidé d’impacter cette mesure sur l’éclairage nocturne. Ainsi, certains lampadaires s’éteindront plus tôt le matin dès 5h30 au lieu de 6h, et le soir dès 23h30 au lieu de 00h30.

Le choix s’est porté sur l‘éclairage public semi-permanent, en agissant sur un lampadaire sur deux.

Déjà lors des fêtes de fin d’année, la ville avait prouvé la cohérence de son action en remplaçant l’ensemble de ses illuminations de Noël par des LED. Les diodes électroluminescentes ont ainsi permit de réaliser plus de 40% d’économie sur la consommation énergétique de cette fastueuse période…

 

Les choses bougent depuis quelques temps en matière de gestion de l’énergie publique.

Il est amusant de constater que l’on résout ici les dérives d’un passé inconscient des problématiques du gaspillage des ressources, avec des mécanismes d’un passé encore plus lointain.

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En savoir plus sur l’éclairage public et sa réforme :

• NKM interdit l’éclairage nocturne des enseignes commerciales
• Un litre et demi de lumière
• 27 mesures du gouvernement pour économiser l’énergie

Tags: Caen, éclairage public, économie d'énergie publique, gestion de l'éclairage public, horloge astronomique, lampadaires économes, politique de la ville développement durable
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