Le gluten est un mélange de protéines contenu dans la plupart des céréales de grande consommation que sont le blé, le seigle, l’orge, l’avoine et l’épeautre. De nombreuses personnes présentent les symptômes d’une intolérance ou d’une allergie à ce dernier, pouvant provoquer des désordres intestinaux. Ils sont alors contraints d’adapter leur régime alimentaire et de modifier considérablement leurs habitudes de consommateurs. Car le gluten est omniprésent. La liste est longue : on en trouve dans le pain, les pâtes, les céréales, pâtisseries, biscuits, sauces industrielles, yaourts, glaces, beurre, crèmes fraîches, mais aussi tarama, surimi, beaucoup de produits dits allégés et bien entendu, les bières, whisky et autres malts…
Le professeur Christophe Cellier, gastroentérologue et président du groupe d’étude sur la maladie coeliaque (nom donné à l’intolérance au gluten pouvant entraîner des troubles digestifs) à l’hôpital Georges Pompidou de Paris, confiait dans les pages du Nouveau Consommateur de février/mars 2011, « nous connaissons certains facteurs de risques et nous disposons d’analyses nous permettant de supposer puis de consolider un diagnostic. (…) Les principaux facteurs de risque sont d’abord des facteurs génétiques. Environ 1% de la population est susceptible d’être intolérante. Et parmi ces 1% seuls 10 à 15% sont diagnostiqués« . Le professeur Cellier met en garde contre un glissement du champ de la maladie vers celui de la mode. L’intolérance au gluten est un trouble nécessitant un diagnostic médical, et le traitement à suivre doit être sérieux et complet.
Le blé, ennemi numéro un des anti-gluten
Gaëlle a décidé de suivre un régime sans gluten après avoir constaté elle même sont intolérance à ce produit. Elle accepte de témoigner sur son changement de régime alimentaire.
Gaëlle, au régime sans gluten depuis 3 ans :
Depuis quand suis-tu ce régime ?
Cela fait 3 ans.
Est-ce suite à une prescription médicale ou est-ce un choix libre de consommation plus saine/moins industrielle ?
Ni une prescription médicale, ni un choix de santé ou de vie. Je me suis simplement rendue compte à un moment donné que je ne digérais pas le gluten. On m’a mit la puce à l’oreille, j’ai arrêté d’en manger pendant 3 jours et au bout de ces 3 jours, les effets de la reprise d’un régime alimentaire avec du gluten ont été catastrophiques. Je me suis alors dit que je n’y toucherai plus jamais. Il est possible de se rendre compte de la différence entre deux types d’alimentation sur l’organisme sur deux ou trois jours.
Il n’y a de prise en charge par la SECU que si l’on est diagnostiqué cœliaque ?
Oui, on reçoit alors une aide de 45 €, qui ne serait de toute façon pas suffisante pour garder les mêmes habitudes alimentaires, mais sans gluten. Ce diagnostique concerne d’ailleurs très peu de personnes, car il doit se faire de deux façons différentes pour être validé : tout d’abord une prise de sang, pour vérifier la présence d’anticorps dans l’organisme disant que tu es intolérant au gluten; et deuxièmement, il faut passer une biopsie du colon. Quelque chose de chirurgical, invasif…quand on est orienté méthode naturelle, pas besoin de se faire diagnostiquer cœliaque quand tu sens naturellement que tu ne digères pas le gluten. Personnellement, trois jours sans gluten m’on permis de m’autodiagnostiquer. Tous les symptômes que j’avais et que je ne comprenais pas ont disparu, et aucun nouveau n’est apparu.
As-tu dû radicalement modifier ton alimentation ?
Non, car je consommais déjà beaucoup de produits bio en prêtant attention aux ingrédients. Pour les pâtes et le pain par exemple, je n’en mange plus, ou alors sans gluten, que j’achète ou fabrique, ce qui est moins onéreux.
Je n’aime pas les galettes de riz alors je fabrique avec ma machine à pain, mes brioches, mon pain, moi même, avec des farines sans gluten, ou des mélanges maison.
Si j’avais voulu garder intact mon ancien régime alimentaire mais dans une version sans gluten, mon budget serait multiplié entre par 4 et par 8. Donc comme je ne pourrai pas me le permettre, oui, il faut changer les bases du menu et sa façon de manger.
De quels genres de mélanges-maison parles tu ?
Par exemple, fécule et farine de maïs avec une cuillère de gomme de guar, que l’on trouve en magasin bio, et qui fait épaissir la préparation. Il est intéressant de constater lorsque l’on passe à la cuisine sans gluten, que tout a beaucoup plus de goût. Fais goûter des pâtes sans gluten à quelqu’un qui n’en a jamais mangé, il te dira qu’elles ont plus de goût. Le blé semble estomper les saveurs des autres aliments dans une même préparation.
Il y a de plus en plus de produits de gamme sans gluten dans les grandes surfaces, à tous les rayons, comment différencier le vrai du faux ?
Il faut bien faire attention aux étiquettes. Il y a du gluten caché, tout comme on trouve de l’huile de palme caché… Par exemple, la dextrose. L’AFDIAG a mit en ligne la liste des ingrédients digestes pour les intolérants au gluten et qui proviennent pourtant du blé. Par exemple, le sirop de blé, sirop de glucose, les amidons transformés, qui sont issus du blé, fructose de blé, maltodextrine, que je ne digère pas mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
L’Afdiag propose la liste pour les cœliaques. D’une personne à l’autre, les intolérances sont différentes. Mais il y a une question de bon sens. Quand on ne digère pas quelque chose, il est possible de l’identifier seul.
Il y a des grandes surprises ?
Même dans la charcuterie, il faut faire attention, il y en a partout, jambon, lardons, et autres surprises, telles que les céréales, comme les Corn Flakes qui contiennent de l’orge, alors que c’est censé être à base de maïs.
Pour l’alcool, on oubli la bière, on peut boire du rhum, issu de la canne, de la tequila, ou du vin.
A oui, le poulet rôti aussi, en rôtisserie. Le problème est qu’il est badigeonné de sirop de dextrose de blé ou sirop de glucose.
Dans les médicaments : pour le paracétamol, il y a du gluten dans le Doliprane, il faut prendre du Dafalgan.
Il y a une directive européenne censée rendre obligatoire l’affichage de la mention « contient du gluten » mais n’est pas respectée.
Tu es depuis contrainte de cuisiner tous tes plats ? Comment ça se passe au restaurant ou lorsque tu vas chez des amis ?
Oui. Mais je ne passe pas plus de temps en cuisine car j’étais déjà habituée.
Pour les repas à l’extérieur, en restaurant, il faut se renseigner avant, mais il y a une offre. Pour les repas chez les amis, il vaut mieux prévoir son repas parce que même si ton l’hôte fait attention, il peut y avoir des contaminations.
Comment prennent-ils ça ?
ça dépend lesquels. Dans ma famille, le changement a été assez mal reçu. Ce sont de grand mangeurs de pâtes, de pain… d’origine italienne, ce fut compliqué.
Que conseillerais tu aux lecteurs intéressés par ce mode de consommation ?
Tout d’abord, de faire un test simple. Remplacer durant trois jours les aliments chargés en gluten, en remplaçant les pâtes par du riz, des pommes de terre, du sarazin, du maïs, du quinoa… et le pain par des galettes de riz par exemple. ça ne coûte rien… Souvent les gens qui se rendent compte d’une intolérance au gluten découvrent par la suite une intolérance au lactose.
Pain maison, farine de riz brun et de pois chiches (entre autres)
Tous ces nouveaux comportements de consommation sont très intéressants par l’inventivité qu’ils révèlent, et la richesse dans la diversité qu’ils promeuvent face au diktat de l’industrie alimentaire.
Merci beaucoup à Gaëlle pour sa participation ! Si vous aussi vous souhaitez témoigner sur ce sujet, ou sur un autre type de régime alimentaire alternatif, n’hésitez pas à nous contacter !
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En savoir plus sur les nouveaux comportements alimentaires :
Bonjour Gaëlle.
Je cherche une machine à pain pour faire des pains sans gluten. J’en avais acheté une de la marque Riviera et Bar, avec une recette particulière pour du pain sans gluten. Les résultats ont toujours été décevants. J’ai donné cette machine à pain à une amie.
Pouvez-vous m’indiquer la marque et le modèle de votre machine ainsi que les recettes que vous utilisez, s’il vous plait ?
Salutations.
Sylvie.
@ Claire :
Merci pour cette information, qui permet de rappeler qu’il est vivement conseillé de consulter son medecin avant de se lancer dans un régime sans gluten, de même que pour l’herboristerie familiale.
Merci pour ce témoignage.
Je voulais signaler que de nombreux médecins généralistes proposent actuellement aux personnes qui ont de l’arthrose d’en prévenir le développement et les effet douloureux en supprimant de leur alimentation le gluten et le lait de vache.
J’avais depuis longtemps supprimé le lait de vache j’ai supprimé le gluten depuis quelques années, c’est contraignant certes surtout pour la difficulté à trouver les produits et les prix élevés, mais cela améliore la santé.
Bonjour Gaëlle.
Je cherche une machine à pain pour faire des pains sans gluten. J’en avais acheté une de la marque Riviera et Bar, avec une recette particulière pour du pain sans gluten. Les résultats ont toujours été décevants. J’ai donné cette machine à pain à une amie.
Pouvez-vous m’indiquer la marque et le modèle de votre machine ainsi que les recettes que vous utilisez, s’il vous plait ?
Salutations.
Sylvie.
@ Claire :
Merci pour cette information, qui permet de rappeler qu’il est vivement conseillé de consulter son medecin avant de se lancer dans un régime sans gluten, de même que pour l’herboristerie familiale.
Merci pour ce témoignage.
Je voulais signaler que de nombreux médecins généralistes proposent actuellement aux personnes qui ont de l’arthrose d’en prévenir le développement et les effet douloureux en supprimant de leur alimentation le gluten et le lait de vache.
J’avais depuis longtemps supprimé le lait de vache j’ai supprimé le gluten depuis quelques années, c’est contraignant certes surtout pour la difficulté à trouver les produits et les prix élevés, mais cela améliore la santé.