Allégations environnementales : vérités et greenwashing
Le 28/02/12 par Vincent.FLes ministères de l’écologie et du commerce mettent en ligne un guide de clarification des allégations environnementales.
Il s’agit de la deuxième édition de ce guide, qui vient clarifier 15 allégations fréquemment rencontrées.
Le postulat de départ de cette publication, fruit d’une concertation avec les associations de consommateurs et les organisations professionnelles : l’argument écologique/environnemental, n’est pas un argument de vente comme les autres, il se doit d’être clair et précis, et non ambigu. Le guide prône « une communication loyale et explicite, base d’une confiance solide » entre consommateurs et professionnels. Ainsi, sur une quarantaine de pages, le guide explique ce qu’est censé impliquer pour un producteur, un produit, un argument tel que bio, compostable, durable, éco-conçu, renouvelable, et autres un arbre planté pour chaque unité vendue… ou comment faire la différence entre le tout et la partie.
En effet, si l’allégation concerne le produit, elle confère à ce dernier certaines qualités telles que celles de ses composants, le caractère biodégradable de son emballage, etc. Lorsqu’elle qualifie une entreprise, ce sont les actions de cette dernière qui sont qualifiées. Pas forcément le produit en lui même, mais plutôt une participation financière de l’entreprise à une action environnementale, ou la réduction des gaz à effet de serre pour le transport des matières premières… Dans tous les cas, l’argument doit être clair et explicite, et apparaître ainsi distinctement au consommateur sur l’étiquette du produit. Focus rapide sur le document.
Les allégations de compensation :
« Un produit acheté, un arbre planté« . Ceci définit une démarche de l’entreprise pour : « contrebalancer les dommages causés par la réalisation d’un projet qui n’ont pu être évités ou limités« . La compensation écologique peut consister en la protection d’espaces naturels, la restauration, la valorisation ou la gestion dans la durée d’habitats naturels. L’allégation ne doit pas faire croire que la production du produit n’a pas d’impact sur l’environnement, ni que l’intégralité de cet impact a été compensé par l’action annoncée. De plus, l’opération de compensation doit véritablement avoir été engagée, être quantifiable et pertinente.
L’allégation « BIO » :
Peut être la plus courante. Celle-ci, si elle est utilisée pour les produits non-alimentaires, doit être justifiée par la présence d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, répondant à la réglementation européenne. Elle ne peut être utilisée si les composants ne répondent pas au critère écologique énoncé précédemment.
Pour les produits non-agricoles ou alimentaires, il n’existe pas de réglementation spécifique. Ainsi, sur un produit textile ou d’entretien, un composant peut être issu de l’agriculture biologique. Pour un T-Shirt, ce n’est que le coton qui peut être « bio ». De même, la part de coton doit être significative, et non noyée dans une masse de produits synthétiques polluants.
L’allégation « Biodégradable » :
Ce terme signifie que le produit doit pouvoir se dégrader naturellement, c’est à dire sous l’action d’organismes vivants, sans être dommageable pour l’environnement. Cette allégation, sans précision, signifie qu’elle concerne l’ensemble du produit. Si ce n’est pas le cas, les parties non-concernées doivent être mentionnées.
Le saviez-vous ?
- la mention : « Ne l’abandonnez pas dans la nature« , doit apparaître sur l’emballage
- la mention « ok compost Home » signifie que vous pouvez laisser le produit se dégraderdans votre composteur individuel
L’allégation « compostable » :
Tous les déchets végétaux et organiques sont par définition compostables. certains produits affichent cependant cette dernière, tels que des emballages, sacs poubelles, couverts jetables… Il ne faut pas pour autant les jeter dans la nature. Ce terme « compostable », sur ces produits, signifie que ce produit répond à des normes strictes garantissant qu’il se décomposera dans une installation industrielle de compostage (dans ce cas, le déchet sera collecté par la mairie ou à amener en déchetterie).
- La mention : « ne l’abandonnez pas dans la nature » doit apparaître ici également
- La possibilité d’un compostage industriel ou domestique doit être précisée
- qu’une partie ou l’ensemble soit compostable doit être évoqué sur l’emballage
Suite page 2 : d’autres allégations à la loupe >>
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