Du locavore au locavorace. Part 6
Le 20/01/12 par Vincent.FVoilà qu’approche la fin de l’expérience… Une semaine de repas constitués avec des produits locaux. Selon les critères locavores, la distance maximale ne doit pas excéder 160 km (100 miles d’après les initiateurs américains du projet) entre le lieu de production et celui de consommation d’un produit. Le respect de ce critère est une sorte de promesse d’une alimentation de saison, favorisant les modes de cultures moins industrialisés et plus respectueux de l’environnement ainsi que du consommateur.
Il est certain qu’en prenant soin de choisir mes aliments dans cette démarche locavore, j’ai considérablement modifié et amélioré ma façon de consommer, sans pour autant me ruiner, avoir des difficultés à composer mes plats, ou trop courir après la perle rare locale.
Du locavore au locavorace : premier bilan, et promesses d’un futur alimentaire plus soucieux de la localité
Le gaspillage, la pollution :
Ne serait-ce qu’au niveau des emballages, ils sont inexistants pour les produits achetés au marché, soit tous les fruits et légumes de saison. D’ailleurs je ne prends généralement pas de sac plastique aux maraichers, je vais au marché avec un cabas, et tout s’y retrouve. Mais aussi pour les viandes et fromages : un simple emballage en papier, écologique pour la viande, par ailleurs… Le fait que les production locales sont directement acheminées et disponibles auprès du consommateur signifie : pas de surplus de transport, que ce soit pour du conditionnement ou de la transformation.
L’équilibre alimentaire et financier :
Les repas composés avec des produits de saison furent très équilibrés, du moins je le crois, et mon porte-monnaie ne s’en est pas particulièrement transformé en panier-percé. A part la viande et le fromage, rien ne coûte plus cher qu’en grande surface (je ne parle pas d’un discount), et l’assurance de la provenance des aliments est quelque chose d’appréciable. Discuter avec les producteurs locaux est enrichissant au moment de faire ses courses : ceux que j’ai questionné étaient plutôt ravis de discuter de leur travail. Exemple -parmi tant d’autres- illustrant que les prix pratiqués sont vraiment modestes : les oignons rouges, entre 3 et 4 euros le petit sachet de 4 ou 5 gros oignons chez Carrefour, 1,5€ le kilo au marché, pour un produit du coin.
Le goût redécouvert :
J’ai trouvé que tout ce j’ai consommé cette semaine avait beaucoup plus de goût, la viande, bien sur, un délice deux fois plus cher qu’un équivalent grande surface, mais comme je le disais précédemment, manger locavore, c’est s’intéresser de près à son alimentation, forcément. Manger des protéines c’est important, mais on n’en trouve pas que dans la viande. Donc une ou deux fois par semaine est amplement suffisant, et du coup, pas si onéreux. La viande, donc, et les légumes, non seulement j’en ai mangé certains pour la première fois de ma vie à cette occasion (les fameux panais) et la variété dans le choix proposé par les maraîchers fut loin d’être épuisé. Je n’ai pas acheté de courges par exemple.
L’organisation :
Il faut savoir où chercher. J’ai la chance d’avoir un marché local à coté de chez moi. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Les épiceries bio ou les AMAP peuvent prendre le relais le cas échéant, mais les prix pratiqués sont plus élevés.
Il faut aussi être conscient que certains produits ne disposent pas d’alternatives locales, les épices, thés, cafés, chocolats, etc. J’ai pu trouver un café torréfié à proximité de mon domicile, mais c’est le mieux que l’on puisse faire. Il est difficile également d’obtenir du lait ou du beurre, locaux.
Préparer ses plats à l’avance (notamment ceux de déjeuner), la veille au soir peut constituer un gain de temps considérable. Cela dit, j’ai cuisiné un midi en 15 minutes chrono un plat délicieux, local et équilibré.
En bref, il faut faire attention à ce que l’on achète, à l’endroit ou on l’achète, et ensuite cette prudence ou attention se transforme en simple réflexe 🙂
Et maintenant, le nez dans l’assiette 🙂
Ce vendredi :
Petit déj’ : café torréfié dans le nord, beurre conditionné à 20km, pain provenant de l’artisan-boulanger au coin de ma rue, confiture maison à la Reine-Claude.
Déjeuner :
Entrée : Radis noir cru avec un peu de beurre, sel et poivre.
Plat : pomme de terre, endives et oignons rouges poêlés. (Voir les vertus de l’oignon)
Bon appétit !
*
En savoir + :
- Locavore une semaine, un défi ? Part 1
- Locavore une semaine, un défi ? Part 2
- Locavore une semaine, un défi ? Part 3
- Locavore une semaine, un défi ? Part 4
- Locavore une semaine Partie 5
- Qui sont les locavores ?
- Les premiers AMAP du mois de janvier
Merci pour ce très instructif partage de votre expérience de terrain ! Vous démontrez très concrètement que des alternatives existent.
A découvrir aussi, l’un de mes articles à ce sujet : http://blog.fleurancenature.fr/post/Etre-locavore-Pourquoi-ca-sert-a-quoi2
@Silemmo
Bonjour, la viande était effectivement locale et issue d’un élevage bio. Plus cher, mais de bien meilleure qualité. C’est d’ailleurs ce que j’ai entrepris d’appliquer depuis cette expérience : je consomme de la viande une fois par semaine, mais de qualité. Locale, élevée en plein air et nourrie artisanalement.
N’hésite pas à nous faire part des résultats de tes recherches !
A bientôt
J’admire la démarche mais malheureusement dans les contrées froides européenes en tant que végan essentiellement frugivore cette expérience ce limiterai aux pommes et aux poires et aux laitues.
La viande consomme des graines et de l’eau, ces produits sont-ils locaux ? Si tous les produits son locaux sont ils tous bio ?
Pourquoi le véganisme essentiellement frugivore bat le localovorisme ?
1. les animaux ne sont pas exploité, pour la nourriture, le divertissement, les habits, les test etc. on économise l’eau, la réfrégiration, et le chauffage pour la cuisson
2. les vitamines et minéraux ne sont pas perdu et la digestion est plus facile
3. l’homme vient d’afrique équatoriale et tropicale il est donc mieux adapté aux fruits tropicaux
Reste à faire le calcul est-ce qu’une banane bio importée coute plus de ressources non durables qu’une vache locale bio ? Qu’en est-il de l’émission de gaz à effet de serre ? Je m’en vais m’informer et encore bonne expérienc.
PS : si l’envie te prend de tester regarde 80/10/10 sur internet, consommer principalement des fruits et un peu de verdure, le tout cru a+
Très clairement oui, la qualité des produits, leur goût, et la différence de prix pour les fruits et légumes, (pas la viande, très chère si locale : ce matin encore, 4,5€ la côte de porc bio, locale et assurément délicieuse : ce n’est pas pour autant pour tous les jours ;)) me parait tout à fait bénéfique par rapport à la bouffe aseptisée des supermarchés. Et puis ça motive à cuisiner, ce qui semble être une bonne habitude à ne pas perdre…
Bravo Vincent pour cette semaine de locavore, locavorace !!
penses-tu que l’expérience va te pousser à la poursuivre au delà de la rédaction des articles ? ou au moins vas tu changer quelques habitudes dans ton alimentation ?