Le foie gras : parlons en avant les fêtes.
Le 30/09/11 par Vincent.FCe mercredi, plusieurs actions de sensibilisation du public à la cruauté du gavage des oies et canards dans l’élaboration du foie gras ont été menées. A l’origine de ces happenings, l’association de défense des animaux L214 et sa campagne « stop gavage » et la marque de cosmétiques Lush.
Le foie gras, un symbole des dérives de la surconsommation
L’association a mis en ligne une vidéo montrant un élevage industriel et la chaîne de production du foie gras, de la sélection de l’animal à la naissance, en passant par le gavage puis par l’exécution du volatile (ces images sont très dures, âmes sensibles s’abstenir).
Le point de vue défendu par L214, c’est que l’acte et la technique utilisée pour gaver un animal sont cruels et que les conditions d’élevage industriel sont illégales (animaux entassés, malades, voire morts avant la fin de la période de gavage…) L’association indique également que le foie « gras » atteignant ainsi 10 fois sa taille normale, est un foie malade, atteint de stéatose hépatique. Les détracteurs avancent l’argument de la réversibilité de la stéatose hépatique. Un rapport du Comité scientifique de la Commission européenne tranche en disant que les changement intervenus dans le foie des animaux est d’ordre pathologique… Le débat est loin d’être clos.
Dans les faits, le marché du foie gras s’est développé progressivement et depuis l’Antiquité. La France est devenue le principal exportateur, producteur et consommateur de ce produit au fil du temps. Alors que la plupart des pays du monde ont interdit le gavage industriel sur leur sol, la France, l’Espagne mais aussi la Bulgarie et la Hongrie résistent, et confortent aujourd’hui leur monopole de la production de foie gras mondial.
La banalisation de la consommation d’un met de fête :
Proposé fréquemment sur les cartes des restaurants, et toute l’année, décliné même récemment en Hamburger chez Quick (fin 2010), les producteurs cherchent à en faire un produit de consommation courante. Un produit de luxe synonyme de fête mais accessible toute l’année et presque partout…
Le débat sur l’interdiction de la production de foie gras est vaste, les arguments pour et contre seraient trop nombreux à énumérer et à discuter ici.
Cependant, on peut constater les dérives de la surconsommation sur ce produit et s’accorder sur l’idée que le bon sens voudrait que le foie gras reste un plat de fête, produit de façon limitée en fin d’année, et si possible, d’une façon plus respectueuse du bien être des animaux.
Quelques chiffres :
20 500 tonnes : c’est la production mondiale de foie gras par an
17 000 tonnes : c’est la part française de cette production
30 000 000 d’oiseaux gavés chaque année en France
Le saviez vous ?
La pratique du gavage des oies remonterait au moins à l’Egypte ancienne.
Bien que très gras, le foie gras consommé avec modération n’est pas mauvais pour la santé, étant très riche en vitamine A et B9, et contenant des acides gras mono-insaturés, bénéfiques pour le coeur.
Le foie gras utilisé aujourd’hui provient presque toujours de canards mâles appelés mulards. Des canards muets et stériles ne sachant pas voler.
Le foie gras certifié Bio n’existe pas. Cependant certains élevages respectent un gavage traditionnel, les animaux sont élevés en plein air et la période de gavage dure moins longtemps.
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En savoir plus :
La production de foie gras en temps réel sur le planétoscope ;
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