Dans mon supermarché, comment acheter un produit équitable ?
Trouver le bon rayon
Vous êtes dans votre supermarché, la climatisation est à son maximum, vous avez froid et vous êtes pressés d’acheter votre paquet de café issu du commerce équitable. Pour le trouver vous pouvez évidemment jeter un coup d’œil au rayon « café » du supermarché.
Si vous ne trouvez rien, cherchez le rayon « bio ». Même si les produits du commerce équitable ne sont pas spécialement issus de l’agriculture biologique les responsables de rayon aiment les regrouper. Peut-être que c’est un moyen pour que le rayon « écologique » paraisse plus grand…
Toujours rien ? Explorez les bords des rayons situés au niveau des allées principales, ceux que vous ne pouvez de toute façon pas manquer si vous circulez dans le supermarché. Vous apercevrez peut-être un espace entièrement dédié au commerce équitable. Il est souvent accompagné de la photo d’un petit producteur tout souriant.
Vous ne trouvez pas ? Ne cherchez plus… changez de supermarché. Mais au passage signalez aux responsables que vous auriez aimé trouver des produits issus du commerce équitable. Qui sait, la prochaine fois que vous chercherez un produit équitable dans ce magasin vous aurez peut-être une bonne surprise !
Reconnaitre le label
Comment savoir si un produit est bien équitable ? Dans votre supermarché vous ne trouverez pratiquement que des produits alimentaires issus du commerce équitable. Ils sont reconnaissables aux logos (ou labels) présent sur le packaging.
Le principal logo s’appelle Fairtrade – Max Havelaar. C’est un label international (présent dans 60 pays consommateurs et 59 pays en développement) qui vous garanti que 50 % (ou plus) des ingrédients en volume de la matière sèche sont achetés conformément aux standards du commerce équitable de FLO. Plus de 3000 produits sont labellisés par cette organisation. Il y a donc du choix.
Ecocert propose un cahier des charges qui décline en critères les principes du commerce équitable. Sous le nom « Equitable Solidaire Responsable (ESR) » il prévoit des prix minima garantis, la mise en place d’un fonds social, l’accompagnement des producteurs et impose des bonnes pratiques agricoles strictes. En particulier, la certification biologique est exigée.
C’est cette organisation qui contrôle les filières d’un autre label reconnaissable : « Bio équitable ».
Réfléchir un peu…
Ces trois logos vous garantissent que le produit que vous voulez acheter est bien issu du commerce équitable. Mais vous devez encore effectuer un dernier choix : quel paquet de café choisir ? En effet, les produits labellisés se déclinent sous plusieurs marques qui ne se valent pas toutes.
Alter Eco et Ethiquable sont deux grossistes spécialisés dans le commerce équitable. Autrement dit la totalité de leur gamme est issue du commerce équitable. Ils mènent des campagnes de sensibilisation, rendent régulièrement visite aux producteurs sur le terrain, réfléchissent à l’avenir du commerce équitable et proposent de nombreuses informations sur leurs packaging.
Ces deux organisations partagent le rayon avec des marques plus connues comme Malongo, Thomas le Prince ou encore Tisseray. Celles-ci ne proposent que quelques références issues du commerce équitable parmi une gamme de plusieurs dizaines de produits.
Enfin, les marques distributeurs développent leurs propres produits équitables. C’est le cas de Leclerc qui propose la gamme Entr’aide depuis mai 2008 mais aussi de Casino, Carrefour, Lidle, Monoprix, etc. Les prix sont souvent moins élevés.
A vous de choisir ce qui vous parait le mieux…
Guillaume, Ekitinfo
Edit : Lobodis propose uniquement des produits issus du commerce équitable. Je l’ai donc supprimé de la liste des organisations connues qui ne proposent que quelques références. Je suis désolé pour cette erreur. Et dire que j’ai lu le livre « Pour un commerce juste ; la route du Café, des Yungas à la Bretagne« …
C’est possible Guillaume.
Les consommateurs sont peut-être plus touchés par la thématique bio car elle est en lien avec leur santé.
C’est un argument important, car il les touche directement, je pense, et qui fait que ce marché se développe.
@Kalinda : je pense que la présence d’un label est indispensable. Sinon comment les consommateurs "intéréssés" pourraient savoir que le produit est équitable ? Ou en tout cas avoir une garantie quelconque ?
Il est vrai que le consommateur a adopté le bio. Peut-être parce que le réchauffement climatique touche tout le monde… l’exploitation des travailleurs au Sud ne concerne pas directement le consommateur.
@Cyrille : je pense (bien que je n’ai pas de chiffres) que la sensibilisation des acteurs du commerce équitable est plus importante que pour le label bio : quinzaine du commerce équitable, intervention dans les lycées, pétitions, etc.
J’ai aussi l’impression que beaucoup de consommateurs sont prêts à payer plus cher pour un produit bio mais pas pour acheter un produit équitable.
Peut-être que la sensibilisation n’est pas assez importante dans ce domaine ? En tant que consommateur, on a peut-être aussi du mal à percevoir que certains producteurs/agriculteurs n’arrivent pas à vivre de leur production. Difficile d’imaginer que des gens travaillent, produisent, mais qu’ils n’arrivent pas à tirer un revenu suffisant de leur activité 🙁
Concernant, le label, il me semble qu’il est indispensable. Il donne une garantie sur la qualité du produit et permet d’identifier et de différencier rapidement les articles qui ont les spécificités que le client recherche (équitables) de ceux qui ne les ont pas.
Je suis commercial lobodis. Je pose la question n’est il pas plus opportun aujourd’hui d’avoir une démarche équitable sans l’afficher de façon grandiose au public (seuls les consommateurs intéressés pourraient le savoir) ce qui veut dire plus de label Max Havelaar . Car malheureusement, j’ai l’impression que le consommateur est prêt à payer plus cher pour un label bio mais pas forcément pour aider un peuple….
@Olivier BERNADAS : merci beaucoup pour ce commentaire. Je crois même que la gamme de cafés Lobodos est 100% équitable depuis 1993. En tout cas l’erreur est corrigée.
@Cyrille : désolé pour cette erreur.
Bonjour Olivier,
merci d’avoir pris le temps de laisser un message.
Je vais demander à Guillaume d’Ekitinfo de prendre votre remarque en compte et de modifier l’article en conséquence.
C’est important de ne pas induire les lecteurs en erreur et que nos informations soient précises.
Merci une nouvelle fois pour votre message et toutes mes félicitations pour votre démarche.
Merci de prendre note que LOBODIS c’est 100% de produit équitable depuis 1998.
De plus cette société que j’ai créé en Avril 1988, a été la première en France à acheter transformer et vendre du café labellisé " max havelaar". Egalement la première à traiter directement avec les producteur en diminuant le rôle des importateurs internationaux .
L’objectif était de laisser faire de la pédagogie en évitant la Démagogie.
a titre personnel j’ai eu raison, comme chef d’entreprise j’ai eu tort.
Merci Cerise et Guillaume pour vos précisions 🙂
@cyrille : "Bien que Rainforest Alliance et le Commerce Équitable partagent des missions et des objectifs similaires, les deux organisations ont des stratégies bien différentes." Le détail sur cette page : « http://www.rainforest-alliance.org/agriculture_french.cfm?id=faq_fairtrade »
@jumbo : les bénéfices apportés à Alter Eco et Ethiquable ne sont là que si on achète leurs produits… et non pas les marques distributeurs 🙂
@cerise : je ne connaissais pas le label "Main dans la main". Il a l’air très intéressant même si je trouve étrange de suivre les directives équitables de l’IFOAM qui me semble tournée vers le bio plutôt.
Jumbo, tu as raison de mettre en garde contre trop de naïveté, la grande distribution a plus d’un tour dans son sac .
Cyrille : dans l’ensemble, ils ont vraiment d’excellents produits, notamment leurs fruits secs, oui ils sont en général un peu plus chers que les autres en bio, mais ils sont toujours de qualité, ce qui n’est pas le cas d’autres marques bio, j’en ai fait l’expérience. ils ont leur propre label "main dans la main" voir ici
Bonsoir Cerise,
Rapunzel, cela certifie aussi une démarche équitable ?
Il me semble par contre que les produits Rapunzel sont assez chers non ?
Bonjour Cerise
D’un coté je vous comprends, car la grande distribution ne s’intéresse au commerce équitable que depuis qu’elle est sûre que ce commerce équitable peu devenir … rentable.
Mais enfin, n’est-ce malgré tout pas un bien que grâce à la puissance des hypers, tout un nouveau public découvre les produits bio ou de commerce équitable ? L’un dans l’autre, même si la grande distri fait des bénéfices au passage (sinon, elle ne ferait rien), les volumes apportés à Alter Eco et autres Ethiquables, confortent leur démarche vertueuse.
Alors oui, il faut continuer à soutenir les marques de proximité mais je pense qu’il faut se réjouir qu’enfin la grande distri se bouge … enfin. Ce, sans tomber dans la naïveté of course 🙂
Merci Guillaume pour cet article, mais franchement en ce qui me concerne, ce qui me paraît le mieux c’est de ne pas aller dans un supermarché 😉
j’y vais le moins possible et ça ne me pose pas de problème. Je comprends que parfois on ne puisse pas faire autrement. Personnellement, à côté des grosses machines comme Max Havelaar &cie, en bio je fais confiance aux produits Rapunzel qui ne sont disponibles qu »en magasins bio et qui sont excellents, à des gens connus de longue date comme Jean Hervé et ses purées d’oléagineux bio qui essaie de faire c e qu’il peut avec le projet School…
Je ne peux m’enpêcher d’avoir un doute sur le côté altruiste et désintéressé de la grande distribution, si c’était vraiment le cas, pourquoi aurait-elle attendu que le marché bio serve de tremplin à tout ce côté équitable, bio et autres produits "verts" Ils auraient pu s’y mettre dès le début, non ?
Il me semble que la gamme de Lobodis est elle aussi orientée vers le développement durable avec des cafés soit bio ou soit équitable.
On trouve aussi pas mal de cafés voire des thés certifiés Rainforest Alliance, est-ce que ce logo signifie que le produit est issu du commerce équitable ?