Comment diminuer ses dépenses de chauffage en isolant les combles : le retour d’expérience de Frédéric

Le 26/07/10 par cyrill.e

En France, le secteur du bâtiment représente plus de 40% de la consommation énergétique de notre pays et dans un logement, le chauffage est de loin la première source de dépense d’énergie. Pourtant, il est possible de réduire fortement le budget que nous consacrons au chauffage de nos locaux d’habitation.

Pourquoi isoler sa maison ?

Isoler notre habitat est le meilleur moyen de réduire notre consommation d’énergie. Bien choisi et bien installé, un isolant empêche la chaleur de s’évacuer en hiver et protège des fortes chaleurs en été. L’isolation augmente ainsi le confort en hiver comme en été et permet de réaliser des économies importantes de chauffage ou de climatisation. La seule raison que l’on peut évoquer pour ne pas isoler est le coût de l’investissement initial mais si l’on se place dans une vision à long terme, on économisera généralement plus d’argent en isolant qu’en n’isolant pas.

Quels travaux avons-nous réalisés pour minimiser les pertes d’énergie de notre maison ?

Toutes les surfaces en contact avec l’extérieur ou avec des pièces non chauffées sont des sources de déperdition d’énergie. Ces endroits doivent systématiquement être isolés.

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Pertes de chaleur d'une maison individuelle non isolée. Source : Ademe

Pour supprimer les principales sources de pertes de chaleur, nous avons isolé les combles non aménageables, les murs, le sol et pour maximiser les économies d’énergie, nous avons réalisé des travaux complémentaires indispensables sur les autres postes : pose de fenêtres double vitrage, mise en place d’un système de régulation du chauffage. Une bonne isolation devant toujours être associée à une bonne ventilation, notamment pour garantir un air intérieur de qualité, nous avons remplacé notre vieille ventilation simple flux par une ventilation mécanique double flux.

L’isolation des combles non aménageables : remplacement de la laine de roche par l’isolant écologique Métisse

A l’origine, notre maison était isolée avec 10 cm de laine de roche. Nous avons enlevé cet isolant en 2006 et posé à la place 40 cm d’isolant écologique Métisse (pose croisée de 4 x 10 cm d’épaisseur), ce qui nous a permis d’obtenir un coefficient de résistance thermique (R) supérieur à 10 (m2.K/W), soit une isolation très performante assimilable à celle demandée pour une maison passive.

  • Pourquoi avons-nous opté pour l’isolant métisse ?

L’isolant Métisse est fabriqué à partir de fibres textiles (70% coton, 15% laine-acrylique, 15% fibres polyester thermofusibles) issues de vêtements usagés. Il s’agit d’un isolant écologique car issu du recyclage et solidaire car les bénéfices de la vente de l’isolant Métisse sont réinvestis dans la lutte contre l’exclusion par la création d’emplois durables destinés aux publics les plus en difficulté.

L’isolation des murs : pose d’un isolant à base de polystyrène, le TH32

A l’origine, les murs périphériques de la maison étaient composés d’une brique (à l’extérieur), d’une couche de 6 cm de polystyrène expansé et d’un parpaing de 15 cm sur lequel a été projeté 1 à 2 cm de plâtre.

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  • Isoler par l’extérieur ?

Cela aurait été l’idéal mais malheureusement pour nous, la réglementation de notre quartier nous interdit de modifier l’aspect extérieur de la façade. Nous avons donc renforcé l’isolation de tous les murs périphériques par l’intérieur en essayant de ne pas trop perdre de surface habitable.
Pour cela, nous avons collé sur les murs un isolant à base de produit pétrolier, le TH32. Ce produit est composé d’1 cm de plâtre et de 6 cm de polystyrène extrudé. Nous aurions préféré mettre un isolant naturel mais nous cela nous aurait fait perdre  beaucoup trop de surface.

L’isolation du sol : des plaques de polystyrène extrudé

La maison repose sur une dalle béton de 30 cm mais elle ne possède pas de vide sanitaire pour isoler le bâtiment du sol. Afin d’améliorer l’isolation du sol, nous avons retiré le carrelage qui était très épais (2,5 cm) et posé un isolant de 6 cm (plaque de polystyrène extrudé spéciale chape ) muni d’une plaque spéciale de 1 cm puis nous avons recouvert l’ensemble d’un carrelage fin (1 cm d’épaisseur).

Le coût des travaux d’isolation et le temps de retour sur investissement

  • Le coût des travaux

Pour une surface de 50 m2, nous avons dépensé 2500 euros pour acquérir les 40 cm d’isolant Métisse. Le placo TH32 nous a coûté 800 euros, colle comprise, pour une surface de 50 m2.

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Isolation des combles avec de l'isolant Métisse. Source : Frédéric Wetzel

A cela s’ajoute les travaux de la ventilation : 963 euros, de la régulation : 500 euros, le double vitrage 6000 euros, l’isolation du sol 600 euros ; soit un total de 11 363 euros.
Nous avons choisi d’effectuer nous même l’ensemble des travaux mais attention, si l’auto-construction revient à priori moins cher, elle ne donne pas droit aux aides de l’état et des collectivités territoriales.

  • Le gain d’énergie et les économies réalisées

En 2004, avant de mettre en œuvre les travaux d’isolation des combles et des murs, de ventilation et de régulation, nous consommions 12733 kWh pour le chauffage.

En 2009, année de référence puisqu’il a fait très froid, nous avons consommé 4039 kWh pour le chauffage, soit une économie de 68,28%. Les travaux d’isolation des combles et des murs, de ventilation et de régulation nous ont donc permis de réduire notre facture d’énergie de plus de 1000 euros. Si nous prenons aussi en compte les gains obtenus grâce à l’isolation du sol et la pose de double vitrage réalisées avant 2004, nous estimons que nous économisons chaque année plus de 1300 euros.

Selon  ces éléments, les travaux réalisés pour diminuer les pertes d’énergie de notre logement devraient être amortis en 9 ans.

Cet article a été rédigé par Frédéric Wetzel. Vous pouvez avoir des renseignements complémentaires sur son installation en laissant un commentaire à cet article ou en allant sur son site : je veux sauver la planète.

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  1. […] Si l’on prend le détail des déperditions énergétiques, on s’aperçoit que les pertes de chaleur représentent entre 10 à 15% qui s’évacuent par les fenêtres, 20 à 25% par les murs, de 25 à 30 % par le toit, et de 20 à25% par l’air renouvelé et les fuites. lien […]

  2. […] Si l’on prend le détail des déperditions énergétiques, on s’aperçoit que les pertes de chaleur représentent entre 10 à 15% qui s’évacuent par les fenêtres, 20 à 25% par les murs, de 25 à 30 % par le toit, et de 20 à25% par l’air renouvelé et les fuites. lien […]

  3. cyrille dit :

    Bonjour Frédéric,

    merci pour tes précisions, tu t’en sors très bien ! Comme quoi une maison bien isolée et un poêle de masse sont très efficaces pour passer un hiver serein avec une chaleur à l’intérieur agréable sans avoir à dépenser des sommes exorbitantes en chauffage.

  4. Frédéric wetzel dit :

     Bonjour, aujourd’hui 3 novembre 2010 température extérieure à 6h00= -7° ressenti= -10 ( je suis à la campagne) et bien l’isolation renforcée porte ses fruits. le poêle de masse fonctionne au minimum (une bûche 20×40 a tenu 8 heures, toute la nuit)
    température rez de chaussé= 21°
    Température étage= 20°
    Je conseille donc à tout ceux qui ne l’on pas encore fait, d’isoler à 40 cm dans les combles( ne pas oublier que 30à 35% de la chaleur s’échappe par la toiture)

  5. wetzel dit :

     A 60 km de chez moi, une entreprise fabrique depuis 15 ans, ce genre d’isolant  extérieur et recouvert de briquettes(  A Dainville dans le Pas de Calais, près de Arras)

  6. wetzel dit :

    J’ai pensé à cette solution en 2005, mais il a été refusé par le syndic de mon quartier. Je pense qu’avec l’augmentation du coût des énergies, ça vas changer!

  7. cyrille dit :

    Bonjour Frédéric,
    merci pour votre réponse.
    La laine de bois est un peu plus fréquente dorénavant mais c’est vrai que ces matériaux demeurent plus difficiles à trouver en France que les isolants type laine de verre et polystyrène. Ceci étant dit, je pense que la laine de bois peut être une bonne alternative.
    Concernant l’isolation par l’extérieur, afin de ne pas changer l’aspect de la façade, est-ce que l’on aurait pu envisager de mettre un isolant extérieur et le recouvrir de briques ou d’un plaquage de briques étant donné que votre mur est réalisé avec ce matériau ?

  8. wetzel dit :

     En 2006, le liège était très cher! ( il est toujours cher)
    La laine de bois était peu connue il y a 5 ans. mais en 2010 avec de nouveaux matériaux écologiques sur le marché, j’agirais autrement si je devais le refaire!

  9. cyrille dit :

    Bonjour Frédéric,

    Merci d’avoir pris le temps de partager votre expérience.

    Concernant l’isolation des murs, est-ce qu’il aurait été possible d’utiliser des panneaux de lièges ou de laine de bois ?

    Ces isolants sont considérés comme très sains et très durables dans le temps.

    Aviez-vous pu étudier ces solutions ?

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