Rencontres Nationales Bio de l’Agence Bio – 9 juin 2009

Le 16/06/09 par Vincent.F

Le mardi 9 juin se sont tenues les Rencontres Nationales Bio de l’Agence Bio à la Bellevilloise, Paris 20è. En voici un compte-rendu succin.

1) Statistiques 2008 de l’agriculture biologique

Quelques chiffres à retenir:

13 298 exploitations agricoles font du bio:+11%/2007 soit 2,4% des exploitations agricoles françaises.

583 799 ha de surfaces cultivées en bio soit 2,12% dela surface agricole utilisée (SAU) nationale.

Le marché du bio représente 2.6 mds d’euros de chiffre d’affaires soit 1,7% du marché alimentaire total.

On est donc encore loin des objectifs du Grenelle de l’environnement qui préconisent 6% de la SAU consacrée au bio en 2012 c’est-à-dire dans 2 ans et demi.

2) Compte-rendu de la table ronde

On a entendu le témoignages de nombreux acteurs de la filière bio: un boulanger, un agriculteur, un fabricant d’huiles végétales, deux éleveurs, une représentante de l’industrie vinicole, une diététicienne et un représentant de l’INAO

La grande leçon de cette journée est cette phrase magnifique prononcée par Jean-Luc Villain, agriculteur dans l’Aisne.

L’agriculture biologique c’est remplacer la matière chimique par la matière grise, par le savoir-faire des Hommes.

L’agriculture biologique donne un sens à la vie en replaçant l’entrepreneur au coeur de l’activité agricole et de transformation. L’agriculture biologique c’est une gestion globale de la production en tenant compte de l’environnement, du bien-être des bêtes, de la biodiversité, en travaillant sur la prévention des maladies ou de l’invasion des ravageurs. L’homme reprend le contrôle sur son environnement qu’il avait perdu en laissant les produits phytosanitaires (herbicides, antibiotiques, fertilisants) faire le boulot à sa place.

Un exemple saisissant a été donné par le représentant d’une coopérative d’éleveurs de l’Allier. Lors de l’épidémie de fièvre catarrhale du début d’année les éleveurs d’ovins bio membres de cette coopérative n’ont eu à déplorer aucune perte contrairement à leurs confrères traditionnels qui pourtant avaient vacciné leur troupeau.

3) Le thème des rencontres: « un autre rapport qualité-prix »

Les nombreux interlocuteurs ont passé beaucoup de temps à nous expliquer pourquoi les produits issus de l’agriculture biologique étaient plus chers que les produits issus de l’agriculture conventionnelle. Tout en nous expliquant que les qualités nutritionnelles, l’impact sur l’environnement etc.. n’étaient pas les mêmes. Le témoignage de la diététicienne du CROUS d’Aix Marseille était à ce titre particulièrement déprimant puisque le prix constituait un obstacle apparemment insurmontable au développement du bio dans les restaurants universitaires de la ville d’Aix. Au passage on peut regretter que des représentants de la restauration collective n’aient pas été invités lors de la table ronde de l’après-midi consacrée aux consommateurs.

Il a fallu attendre l’après-midi et l’intervention de quelques consommateurs (justement) pour que le discours s’inverse et que l’on dise que manger bio pouvait revenir moins cher que manger traditionnel. Il suffit pour cela de modifier son régime alimentaire en diminuant les rations de viande notamment. C’est ce qu’a très bien montré une personne membre d’une AMAP.

Une autre piste a été évoquée sans être suffisamment approfondie: les produits bio notamment la viande ont un taux de déchets beaucoup moins élevé après cuisson (de l’ordre de 10%), tous les cuisiniers le reconnaissent. Il est important de continuer la recherche quantitative dans ce domaine car ce qui compte c’est le prix au kg de ce qui reste dans l’assiette pas de ce que l’on achète au marché.

Il est fondamental en effet de montrer que si en valeur faciale les produits bio coûtent plus chers que leurs équivalents conventionnels, manger bio en revanche peut coûter moins cher car dans ce cas le régime alimentaire change radicalement. C’est ce discours que l’Agence Bio doit impérativement porter si elle veut faire passer un message positif auprès des consommateurs. Parler de l’impact environnemental est important, cela renforce le discours mais en ces temps de crise montrer que l’on peut manger bio pour le même prix voire moins cher qu’en conventionnel peut certainement convertir de nombreuses personnes au bio.

Pour cela l’Agence Bio doit aller dans le sens du Grenelle de l’Environnement et de la circulaire du 3 décembre 2008 qui préconise une diminution du grammage de viande dans les restaurants collectifs gérés par l’Etat. Nous reviendrons sur cette circulaire ultérieurement.

Pour en savoir plus: http://macantinebio.wordpress.com/

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