Les Français et la consommation responsable : quelles évolutions en 2009* ?
Le 01/04/09 par belinundaA l’occasion de la Semaine du Développement Durable, Ethicity présente les résultats de l’étude annuelle « Les Français et la consommation durable», menée auprès de 4 500 Français afin de définir leurs attentes en matière de consommation durable.
Pour 1/3 des Français, consommer de manière responsable c’est consommer moins en général et pour 46% moins de produits superflus. Près de 70% des Français interrogés considèrent que la manière dont ils consomment peut avoir un impact plutôt positif sur l’environnement. 20% estiment qu’au travers leur choix d’achat, ils agissent au service de leur conviction. Ils sont 66% à déclarer faire des achats responsables, dont 20% qui disent le faire régulièrement. Depuis la première étude en 2004, la part de la population qui se déclare « éco-consommateur » reste stable (un petit quart de la population). Ces personnes restent actives, malgré la crise et conscientes qu’elles peuvent agir par leur façon de consommer.
Un mouvement de société que l’on voit émerger progressivement tout au long des études annuelles et que la situation économique actuelle révèle encore davantage. Pour 90% des français, la crise représente une occasion de revoir nos modes.
Plus que jamais, il est important d’aider tous les acteurs à comprendre et identifier les leviers nécessaires au changement de comportement. L’étude 2009 permet ainsi d’identifier 4 leviers majeurs :
- Proposer des offres plus attractives aussi bien sur le prix que sur le contenu : 70% de la population considèrent que les produits et services de la consommation responsable ne sont globalement pas attractifs
- Apporter plus d’informations (51% de la population ne sait toujours pas où acheter des produits ou services responsables) de clarté (notamment sur les labels) et de transparence, levier essentiel du déclenchement d’achat des Français qui doutent des promesses sociales ou écologiques des marques et des entreprises.
- Favoriser les produits locaux : pour près de 30% de la population, un produit permettant de consommer responsable doit être en priorité un produit fabriqué localement. Par ailleurs, lorigine des matières premières et le lieu de fabrication sont au coeur des attentes d’informations sur les étiquettes (65,4% des réponses).
- Développer de nouveaux modes d’échange et passer de l’approche produit à l’approche service : 28,5 % des femmes se disent prêtes à échanger un produit pour un autre en matière de mode et d’habillement, 40% des 25 34 ans prêts à acheter et utiliser à plusieurs des outils de bricolage et de jardinage.
En parallèle, les attentes des Français restent fortes vis à vis de tous les acteurs de la société, politiques et entreprises, dont ils attendent des incitations à agir et un accompagnement.
Coté politiques : si les ¾ des personnes interrogées considèrent que les politiques et collectivités ne prennent pas suffisamment en compte les enjeux environnementaux, elles sont près de 40% à estimer que le Grenelle de l’Environnement est efficace. Les exigences restent fortes pour aller plus loin.
Coté entreprises : la chute de confiance dans les grandes entreprises se poursuit (- 11points depuis 2006 à 37%) et lexigence de responsabilité vis-à-vis des salariés saccentue depuis 2006 (« La santé et la sécurité de ses salariés » 1er critère de responsabilité de l’entreprise. + 10 points à 38%).
En conclusion, l’étude Ethicity sur les attentes des Français en matière de consommation durable montre cette année un mouvement de recentrage sur l’essentiel (ce qui est important pour soi et son entourage).
Un recueil de chiffres, de sondages et d’infos sur l’attidude des Français vis à vis de la consommation responsable depuis plusieurs années … une mine de renseignements sur cet article de l’Encyclo écolo :Les Français et le développement durable
[…] Les Français et la consommation responsable : quelles évolutions en 2009* ? […]
Je confirme, ce genre de réaction fait franchement plaisir. Julien, n’hésitez pas à nous contacter quand vous aurez besoin de faire imprimer votre livret.
Petite remarque personnelle :
Je trouve que les entreprises ne sont pas assez présentes sur le web (blogs, forums…), n’apportent pas leur éclairage sur la situation et les changements qui s’annoncent.
Tout le monde aurait pourtant à y gagner :
– les consommateurs, dans le choix d’un prestataire qui correspond à ses attentes (financières, éthiques…)
– les entreprises, qui peuvent communiquer sur leurs actions et les promouvoir
– la planète, quand les systèmes de production mis en place respectent l’environnement.
Voici une info que je voudrais partager avec vous : le comité 21 a édité un guide intitulé « mobilisation des équipes pour le Développement Durable ».
J’invite chaque acteur de la politique RSE (responsabilité sociale et environnementale) en entreprise à s’inspirer de ce guide pour sensibiliser les employés :
http://www.comite21.org/docs/fluidbook/index.html
J’en ai déjà dévoré les 3/4 ce week-end et ça donne vraiment des pistes pour pousser à agir.
Il y a des commentaires qui font particulièrement plaisir.
Si ce site peut amener des rencontres entre des fournisseurs et consommateurs, c’est vraiment super.
J’espère que cela aboutira et que l’imprimerie Villière fera un prix d’ami ou deviendra partenaire d’Ecologeek ;-).
Mais il n’y a pas d’obligation, il faut que cela soit viable pour tous le monde comme tu le disais justement Julien.
Woaww. C’est rare de trouver des professionnels non-spécialisés dans le DD qui soit aussi calés dans le domaine. Avec en plus, une vision à la fois très globale et concrète en même temps des enjeux du DD. Et surtout un regard critique et ouvert sur son activité et le monde en générale. Franchement, félicitations !
Je vais surfer un peu sur votre site, et de toute façon, je vous garde dans mes coups de cœur. D’ailleurs, je suis à la recherche d’un imprimeur (écolo, of course) pour éditer dans l’année un petit livré pour ekolo[geek].
Parlons d’Imprim’Vert®, qui contrairement à ce que la majorité des personnes imagine est une marque et non pas une certification, un label ou encore une norme… ce n’est pas une réglementation –> les imprimeurs n’ont aucune obligation légale de se conformer à ce statut.
[Petite aparté pour vous dire que les audits Imprim’Vert® se font désormais chaque année depuis 2009, une imprimerie peut très bien perde son statut si elle n’est pas conforme… c’est un peu comme les étoiles dans la restauration!]
La gestion de cette marque est assurée par des acteurs engagés dans
le développement durable : Chambres
de métiers et de l’artisanat, chambres de commerce et de l’industrie, ADEME,
agences de l’eau…
Voici dans les grandes lignes ce qu’impose le cahier des charges Imprim’Vert® :
– bonne gestion des déchets dangereux
– sécurisation de stockage des liquides
dangereux
– non utilisation des produits toxiques
Dans la pratique, une imprimerie estampillée Imprim’Vert® va par exemple :
– privilégier l’utilisation d’encres végétales
– nettoyer ses chiffons d’essuyage en conformité avec l’agence de l’eau
– faire assurer l’élimination totale des révélateurs, fixateur et autres solvants usagés par une entreprise spécialisée
Pour pouvoir utiliser le logo Imprim’Vert®, nous avons également mis en place un système de rotation de bennes pour récupérer et recycler nos chutes de papier.
Quand les postes importants d’émissions de Co2 (suite à notre projet bilan carbone) seront connus, les différents leviers d’action auront un double impact :
– la réduction de ces émissions
– un gain potentiel
Le but de la démarche Bilan Carbone étant principalement motivé par l’affranchissement des énergies fossiles qui vont se raréfier, entrainant inévitablement l’augmentation de leur coût.
Il faut voir plus loin que le bout de son nez, surtout en temps de crise : l’éconologie semble être une des voies pour en sortir (de la crise, j’entends!)… c’est en tout cas celle que nous empruntons.
Plus d’infos sur : imprimvert.fr
Bravo en tous cas pour votre démarche.
J’espère qu’elle vous apportera de nouvelles perspectives.
Et vous avez raison d’insister sur la viabilité économique des solutions apportées.
C’est un élément crucial. Peut être que vos démarches (FSC), acquisition de nouvelles machines peuvent vous apporter de nouveaux clients à la recherche d’une imprimerie plus verte, et vous arriverez certainement à faire des économies grâce au bilan carbone.
Par contre, à quand un label Imprimevert plus exigent ? Celui-ci ne demande-t-il pas à l’heure actuel qu’un simple respect de la règlementation ?
Ce ne sont pas les idées qui manquent Cyrille, ni les projets d’ailleurs.
Effectivement, notre réflexion est également tournée vers l’humain. Nous confions par exemple de petits travaux comme la mise sous enveloppe à un CAT afin de favoriser l’intégration économique et sociale de personnes handicapées.
L’essentiel est de chercher à améliorer les choses tout en alliant considérations sociales et développement économique.
Pour parler de notre cas, et sans vouloir faire trop de promo, nous faisons parti de l’association « entreprises humaines » qui nous aide à orienter nos choix de façon plus éthique.
Au niveau de la sensibilisation environnementale, nous agissons via 2 axes :
– en externe auprès de nos clients, prospects et partenaires : en proposant du papier recyclé, en développant un blog sur l’écologie, en allant sur le terrain à la rencontre des gens… même le week-end sur des salons et autres manifestations écologiques.
– en interne auprès des employés : nous avons établi une charte écologique qui fixe le cap à suivre, un livret d’accueil pour les nouveaux arrivants pour leur permettre de découvrir nos valeurs.
Les salariés jouent le jeu (éteindre les lumières en quittant une pièce, réduire l’impression de documents, utiliser les imprimés en feuilles de brouillons, fermer son PC en partant le soir… des gestes simples mais qui font la différence).
Pour ce qui est des projets de développement durable, nous en avons à courte, moyenne, et plus longue échéance. Une fois qu’on a mis les pieds dedans, difficile de s’arrêter!
Dans un premier temps, nous allons réaliser le bilan carbone de notre imprimerie pour identifier les postes les plus gourmands en Co2 et mettre en place des solutions efficaces. (au passage, j’invite tous les chefs d’entreprise à faire leur bilan carbone avant fin 2009 car l’ADEM finance à auteur de 50% le projet).
La seconde échéance est l’acquisition d’un nouveau CTP sans chimie(une machine utilisée en pré-presse et qui avait besoin de révélateurs et autres produits polluants).
Nous visons une certification FSC (pour proposer du papier issu de forêts gérées durablement) pour la rentrée en septembre 2009.
Voilà pour cette année.
En aparté, il y a une réalité de terrain sur laquelle j’aimerais attirer votre attention et qui consiste à imaginer des solutions écologiques qui soient économiquement viables.
La mise en place d’alternatives doit se penser dès aujourd’hui car il faut pouvoir dégager du temps et des moyens humains afin de concrétiser un projet, en plus d’assurer son métier au quotidien.
Ah, au fait, un dernier chiffre : notre effectif est de 14 salariés… comme quoi, même dans les structures à taille humaine on peut être force de proposition.
Bonjour,
je trouve que vos propos sont vraiment pertinents. Vous avez l’air d’avoir mis en place une très belle démarche au sein de votre entreprise (imprimerie villière).
Est-ce que vous agissez à la fois au niveau social (formation des salariés, partage des bénéfices…) et environnemental (normalisation, papier certifié…) ?
Effectivement, les entreprises éco-responsables ont un rôle informatif à jouer auprès des consommateurs pour faire valoir leurs efforts, nous le constatons chaque jour dans notre activité.
Il faut expliquer son travail, les alternatives qui sont mises en place et le faire de façon ludique pour intéresser.
Je parle du cas de l’imprimerie pour laquelle je bosse car je pense qu’on explore les bonnes pistes : créer un blog, aller à la rencontre des gens sur des salons bios, écolos… et comprendre les attentes du consommateurs.
On a besoin de ça pour proposer un produit plus sexy, car le simple fait de développer un produit écologique ne suffit pas à faire changer les modes de consommations.
Grand nombre d’entreprises sont encore dans l’expectative et paradoxalement communiquent sur leur engagement écologique.
Le temps n’est plus aux discours, mais à mener des actions de fond… les consommateurs ne s’y tromperont pas et feront la différence entre ceux qui font du greenwashing, et ceux qui se bougent vraiment.
Effectivement… Il y a encore du chemin à parcourir.
D’autant plus que beaucoup de consommateurs pense que le point vert écoemballage signifie que l’emballage est recyclable alors que ce n’est pas forcément le cas.
Cependant, il y a aussi des progrès. Ainsi, dans le cadre de l’étiquetage Co2 de ses produits, Casino a conçu un étiquetage spécifique qui donne des information très précises sur la recyclabilité de ses produits :
cliquer sur l’image pour l’agrandir
Je suis étonné qu’il n’existe pas un label « emballage durable ».
Les emballages des produits sont responsables d’une bonne partie des déchets des ménages.
Il me semblerait intéressant de créer un label garantissant que l’emballage est réduit à son strict minimum. Et qu’il correspond à des minimum de produits recyclés et non pas recyclables comme c’est le cas aujourd’hui.
D’ailleurs cette différence est révelatrice, on parle souvent d’emballages recyclabes et non de recyclés. Ce qui montre que tout est à faire et peu est fait!!!
La semaine du développement durable reste importante pour cela. Même si elle demeure un évènement ponctuel, elle permet de faire parler de cette thématique et mobilise aussi souvent pendant plusieurs mois des personnesparfois issu de milieur différents (entreprise, association, collectivité) autour d’un project collectif lié à la préservation de la planète.
Il faut maintenant arriver à prolonger cet évènement et à faire en sorte que le développement durable soit intégré dans toutes les politiques et décisions stratégiques publiques et privées. C’est cela le vrai enjeux maintenant.
Il faut que les gens se sentent concernés, et c’est en passant par ce genre d’initiatives que cela passera.