Printemps pour un commerce équitable ici et ailleurs
Le 12/04/08 par EkitinfoCe sont donc, Minga, la Confédération Paysanne, Alliance Provence, Action Consommation, Nature et Progrès, Via le Monde qui ce sont rassemblés autours de cette thématique, dont l’objectif principal est finalement déloigner un maximum de consommateurs du circuit de la grande distribution au profit des petits producteurs du Sud, et du Nord.
Cest notamment pourquoi ils promeuvent les points de vente de Minga et le principe des AMAP, qui offrent effectivement de nombreuses alternatives.
Oui mais ça coûte cher ! Voilà ce que certains répondrons ! Et voilà notamment pourquoi il est nécessaire qu’il y ait débat sur ce sujet. Pour ma part, je répondrais, que les produits équitables (ou biologiques) ne sont pas toujours plus chers, qu’il vaut parfois manger moins mais mieux, et surtout qu’il ne faut pas se contenter de prendre en compte le prix de vente pour calculer son pouvoir d’achat puisqu‘il ne faut pas oublier dajouter les suppressions de postes causées par les grandes surfaces, l’exploitation des petits producteurs qui font faillite,
Quelques pistes de réflexion
Jévoquais précédemment un petit aspect de la réflexion que l’on peut mener à propos des grandes surfaces, mais pour le « Printemps pour un commerce équitable », de nombreux autres débats sont possibles. Par exemple ?
– Un commerce équitable se résume-t-il à une aide aux « petits-producteurs-défavorisés-du-sud » ?
– Alors que les ventes ont progressé de 7 % en 2007 chez Carrefour, est-il équitable que le personnel fasse 16 jours de grève pour que le ticket-repas passe de 3.05 € à 3.50 € ?
– Quand un supermarché propose un produit dit équitable à côté d’un autre qui ne lest pas, lequel est le plus rentable pour le supermarché ?
– Alors que les prix à la consommation augmentent, comment expliquer que les récoltes soient achetées de moins en moins chers aux agriculteurs ?
– Une tomate, récoltée à 2000 km par une main d’oeuvre sous payée, et qui concurrence un producteur local, est-ce équitable ?
– Comment faire pour que tout au long d’une filière, les producteurs, transporteurs, transformateurs ou commerçants puissent vivre correctement de leur travail ?
Bref, le mot d’ordre de cette campagne est simple : « Dans chaque région, soyons acteurs en faisant nos courses autrement, par des circuits plus directs et plus justes : boutiques indépendantes, ventes directes, coopératives de consommateurs, magasins paysans, Amap… Refusons le gavage passif de la grande distribution ! »
Extrait de Ekitinfo.org
Ce n’est pas grave pour la réponse tardive. Merci surtout d’avoir répondu. Je reste intéressé par l’avis de la personne d’Artisan du monde.
Une réponse un peu tardive, mais j’étais très occupé par la Quinzaine 2008…
Il est vrai que l’arrivée des produits issus du commerce équitable en Grande Distribution a permis d’augmenter les volumes de vente en touchant plus de personnes. Ce n’est pas pour rien que le premier distributeur de commerce équitable en France est E. Leclerc !
Cependant, pour ma part, il se pose cependant un problème majeur, le fait que la Grande Distribution cherche avant tout le profit maximal. Ainsi, la plupart du temps, les enseignes de la Grande Distribution profitent du commerce équitable pour justifier leurs marges arrières ou des marges excessives. Ils disent : « regardez, on est gentil, on vend de l’équitable ».
Certes, mais cela ne représente que 1-2% (et encore…) de leurs produits… les autres (pour la grande majorité) sont très largement inéquitables.
Et on sait aussi, qu’au sein d’une seule coopérative équitable, la Grande Distribution s’arrange pour n’acheter qu’une part infime de la marchandise des producteurs au prix « juste » et équitable (fixé par Max Havelaar) et elle achète le reste à un prix dérisoire. Et après, elle dit qu’elle travaille en coopération avec le groupement de producteurs, dans les règles du commerce équitable…
C’est notamment ce que font la plupart des torréfacteurs.
Dans le même esprit, il n’est pas rare que des enseignes de vêtements, achètent du coton équitable… avant de faire coudre le T-Shirt par des chinois (ou autres) exploités !
En bref, pour moi, la Grande Distribution ne voudra jamais transformer la totalité de ses ventes en produits équitables, tout simplement car cela va à l’encontre de la base même de leur politique.
Et à propos de « politique » justement, cet aspect là, de plaidoyer, disparait totalement de la notion de Commerce Equitable lorsqu’il est appliqué en Grande Distribution. Or, la plupart des acteurs du commerce équitable considèrent justement que le commerce équitable n’est pas la seul solution et donc qu’il faut se battre pour améliorer les conditions de vie des producteurs par d’autre moyens, en parallèle.
De plus, même pour des sociétés cotées, la transparence affichée reste très faible. Et qui peut (ou veut) aujourd’hui »hui dire ce qu’il se passe réellement dans la Grande Distribution ?
Enfin, pour ma part, j’y verrais encore un autre problème, le fait que si les produits sont équitables, les conditions de travail des caissières (et autres employés) ne le sont pas vraiment…
En ce qui concerne les défauts des petits magasins, je me doute qu’ils existent aussi. Et, pour ne pas biaiser le débat, je vais essayer d’obtenir l’avis d’une employée qui travaille à Artisans du Monde. Je pense qu’elle est la mieux placée pour nous parler de son contrat, de son salaire, …
Au niveau de l’aspect pratique, je pense que cela fait justement parti des améliorations qui se produisent actuellement, à l’image de la nouvelle politique d’aménagement des boutiques Artisans du Monde ou encore en vu de la multiplication de marques designs et équitables qui connaissent un large succès.
La grande distribution à largement contribué à la reconnaissance du commerce équitable par le grand public. En 2002, d’après Max havelaar, plus de 70% des ventes de produits issus du commerce équitable provenaient de la grande distribution. Le système dans lequel nous vivons nous offre la possibilité de choisir et les 2 systèmes peuvent coexister et s’améliorer.
La grande distribution à un aspect pratique, on trouve tout en un seul endroit etc… Quand les sociétés sont cotées comme Carrefour, leurs comptent et marges sont très clairement visibles par le consommateur ainsi que leur politique en matière de développement durable. Mais elles ont certainement des choses à améliorer notamment au niveau des relations sociales offertes vis à vis des producteurs et salariés. Pour cela les salariés peuvent faire pression en faisant grève, les consommateurs effectivement en achetant ailleurs ou en devenant actionnaires de ces sociétés et en participant aux assemblées générales.
Leurs employés bénéficient-ils de primes, de tickets repas ? Combien d’entre elles ont réalisé un rapport sur le développement durable ?